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DEMANTELEMENT


En 2016 j'accompagne le photographe Tatif AS à Calais pour me rendre compte des conditions humanitaire d’accueil des réfugiés sur cette frontalière franco-anglaise.



 



C’est en cette rentrée 2016 que la République de François Hollande avec son premier ministre Bernard Cazeneuve, décide de mettre en œuvre une politique plus restrictive, nommée le plan "démantèlement" touchant l’ensemble des lieux autonomes d’accueil sur le territoire Français avec comme tête d’affiche Calais et la zone illégale composée des réfugiés désirant se rendre en Angleterre. Il s'agit pour les équipes de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) d'organiser l’acheminement en priorité des 6 486 réfugiés recensés dans la zone portuaire et du tunnel sous la manche de Calais, zone appelée la Jungle, via des bus, vers 450 centres d'accueil et d’orientation (CAO) disséminés dans toute la France.



Le Lundi 24 Novembre 2016

 

De Paris à Calais, pendant ces quelques jours, j’essaye de comprendre comment ces hommes et femmes qui depuis des mois, voire même des années pour certains, réussissent à survivre au jour le jour. D’autant plus que les autorités successives mènent un harcèlement quotidien notamment en restreignant leurs libertés ou en alourdissant leurs conditions de vie.


Dans cette ancienne décharge, où il n’y a que du sable balayé par le vent.

Pour mieux me rendre compte je suis monté sur la plus haute des dunes là où beaucoup de gens se réunissent car le réseau téléphonique est de meilleure qualité.

Il y a le centre Jules ferry, lieu d’accueil de jour dans la zone nord avec le Centre d’Accueil Provisoire pour les mineurs isolés en attente d’une décision de l’Angleterre. Il comprend des sanitaires et un minimum de services comme une pharmacie.

Un lieu à l’écart est fermé et réservé aux femmes avec enfants.

Dans la zone sud s’est constitué la jungle de Calais. Elle s’est développée et on y trouve ce qui s’apparente à de vastes dortoirs faits de tentes posées à même les dunes.

Il y a une chemin principale pour des paillotes où l'on peut trouver au marché noir de la nourriture et produits de première nécessité. Il y a également des infrastructures telles qu’une école, une église, une mosquée. ces lieux permettent un accès a l’électricité et aux collectes de ce que fournissent les ONG et les associations pour les redistribuer.

Et le tout entouré des immenses usines de Synthexim et Graftech deux des leaders de la chimie en France.


Notre campement comprend une dizaine de tentes installée en arc de cercle, en son centre un espace est dédié pour le feu et la cuisine.

Autour d’un thé ils nous ont expliqué ce qu’il se passait ces derniers jours dans le camp. Comment les gens réagissaient à l’annonces du démantèlement qui occasionnait des départ précipités et l’inquiétude pour tout le monde.

Dans toute la zone sud des tensions interne de toutes parts entre groupe et commutées se faisait plus intenses.

Pour les plus jeunes d’entre eux c’est l’incertitude de devoir tenter leur chance ailleurs, miser sur les dernières occasions pour essayer la traversée où espérer auprès des bénévoles et associations de trouver un logement avant que le camp ne soit détruit.

Les associations avaient de plus en plus de mal à réapprovisionner en eau et nourriture.

Nous sommes rentrés sur Paris et avec le projet de revenir car les manifestations s’intensifiaient et le bruit courait que dans les heures à venir la jungle allait être évacuée par les autorités.

(...) ces actions tendancieuses de la part du corps politique(...) qu’on peut assez aisément qualifier d’opposition aux actions humanitaires, n’en étaient alors qu’à leurs prémices dans cette Jungle de Calais.

Ce qui a pu grandement m’étonner, c’est la répression subie par ces associations de la part des représentants de l’autorité, mettant en œuvre divers moyens, tels que des confiscations de matériels ou amendes, pour les empêcher de mener à bien leurs buts. Assez choquant pour un état qui se targue d’être celui des Droits de l’homme.

D’ailleurs ces actions tendancieuses de la part du corps politique, dans l’aide aux immigrants et/ou immigrés en situation irrégulière (non-détenteur d’un titre de séjour), qu’on peut assez aisément qualifier d’opposition aux actions humanitaires, n’en étaient alors qu’à leurs prémices dans cette Jungle de Calais .



Aujourd’hui, 6 ans après la réalisation de ce travail mais à peine 1 an après la conclusion de l’affaire de la Vallée de Roya qui a défrayé la chronique pendant plus de 4 ans, de 2018 à 2021, comment ne pas faire le parallèle entre ces actions d’oppositions et de répressions politiques dont j’ai été témoin contre les associations à Calais et les procès devenus politiques de l'agriculteur Cédric HERROU, sous le gouvernement d’Emmanuel VALLS et son ministre de l’intérieur Gérard COLLOMB et qui a été condamné en appel 8 août 2017.

 
















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